La guitare de mes 30 ans (partie1)
Introduction
Salut à tous,
Vous en avez tous entendu parler, ca fait plus de 2 ans que je me suis décidé : pour mes 30 ans, je me paye une vraie bonne guitare ! Na ! (oui, je fais encore des caprices. Mais tant que ça marche …)
Alors, pour la version longue : il y a deux ans et demi, je suis rentré dans un magasin de musique, pour voir ce qu’il y avait de dispo. Grosse déception, car il n’y a plus grand chose dans nos magasins, de nos jours, a part de la chinoiserie à pas cher, qui ne vaut pas un clou… A Lille, c’est un peu mieux, mais à peine. Il va donc falloir se déplacer à Paris ou Bruxelles pour trouver quelque chose de sympa.
Le contexte
J’aime les formes Les Paul. Je me suis donc dit, la Les Paul a été « inventée » par Gibson, je vais donc me payer une Gibson Lespaul ! La série 2016 arrive, et avec elle son lot de nouveauté catalogue. En gros, soit tu achètes la version « standard », soit la version « high performance », tu ne peux pas mélanger les spécificités de l’une avec l’autre … et il se trouve que les deux modèles coûtent trèèès chers. Cà, ca me gène car, mettre le prix dans un instrument c’est pas un soucis, après tout c’est ma passion, mais le fait d’au final avoir a payer : L’importateur, la marque, le distributeur France, le transport des USA : au final, il ne reste pas grand chose pour la guitare en elle même et surtout, quand on voit comment ça marche dans les usines Gibson actuellement (cf Youtube), on se rend compte que tout est automatisé, à quelques étapes près. Le plus gros du boulot est fait par des machines. Mouais, ça casse pas mal le mythe.
Et si je me la faisait faire, cette gratte ? Trop cher, mon ami ! Et bien, finalement, pas tant que ça, car je reste toujours en dessous du tarif d’une Gibson 2016 High Performance, avec un cahier des charges qui m’est propre.
Rendez vous est pris avec Franck Bolaers, que je connais via un collègue qui a déjà eu affaire a lui. Le courant passe bien, et le cahier des charges est posé. C’est parti pour 4 mois de travail !!
La fabrication
Tout commence avec les bois : de l’érable Français, et de l’acajou de la Martinique.
Une première mise en forme et les bois sont prêts pour le collage de ce qui sera plus tard la poutre centrale
Ce qui est intéressant, c’est que contrairement à l’écrasante majorité des autres fabricants de guitare, Franck ne coupe pas la tête de la guitare pour la recoller en angle : il la sculpte dans la masse, sans re-collage. Cela induit un plus grand gaspillage de bois, certes, mais aussi une continuité dans les fibres.
Pose, très tôt dans le processus, de la touche en ébène.
La découpe, dans la masse, du profil du manche, de la tête, et du corps. Normalement, ici, on a affaire a 3 morceaux de bois collés les uns aux autres. Dans ce cas, c’est une poutre continue (mieux!)
Une fois la poutre prête, il attaque les « oreilles » en acajou, qui constitueront le corps de la guitare. Chose intéressante, il colle en même temps le corps et la table (en érable ondé coupé sur quart… une merveille).
Il faut beaucoup de serre-joints!
Je voulais tout de même une tête typée « gibson », car après moultes recherches, il s’avère que je trouve qu’elle a vraiment de la gueule… Pas moyen de trouver autre chose qui me plaise. Tant pis pour l’originalité ! Franck désépaissit la tête au rabot, après avoir grossièrement découpé la forme à la scie à ruban.
La touche demande beaucoup de travail, il faut incruster chaque repère de touche, a la main, au ciseau à bois. Et tout le monde le sait, le ciseau à bois, la caravane passe. Oui.
Ensuite, il faut s’occuper de la table. Franck m’avoue que c’est son moment préféré, chaque modèle est unique et c’est le moment ou le « tas de planches » devient un instrument.
Allez, assez pour aujourd’hui, la suite …. au prochain épisode !









